L’affolement du monde – Thomas Gomart – résumé
Prologue : Une ère de turbulence internationale
Thomas Gomart commence son ouvrage par une réflexion sur l’instabilité accrue du système international. Il explique que l’élection de Donald Trump en 2016 et la montée en puissance de régimes autoritaires comme la Chine et la Russie marquent une époque de bouleversements. Cette instabilité est alimentée par des crises globales telles que les tensions commerciales, les conflits territoriaux, et les transformations technologiques. Gomart propose une analyse des rapports de force et met en garde contre le risque de voir l’Europe se marginaliser si elle ne réagit pas à ces défis.
Les nouveaux réalistes : entre Machiavel et Savonarole
L’auteur situe son approche dans une vision lucide et pragmatique, inspirée de Machiavel. Il dénonce les discours utopiques qui sous-estiment la nature conflictuelle des relations internationales. Selon lui, le monde contemporain est dominé par des antagonismes similaires à ceux qui opposèrent Savonarole à Machiavel à la Renaissance : d’un côté, une volonté d’imposer des visions morales globales ; de l’autre, une analyse des rapports de force pour agir avec pragmatisme.
La Russie : un laboratoire géopolitique
Gomart explore la Russie comme un exemple emblématique des luttes d’influence contemporaines. Ayant vécu dans ce pays, il décrit la manière dont son histoire et sa géographie influencent sa stratégie internationale. Pour Gomart, la Russie illustre parfaitement l’antagonisme entre études rationnelles et propagande émotionnelle. Moscou combine un réalisme diplomatique à une posture d’autodéfense face à un Occident perçu comme hostile.
Les étapes de la mondialisation : de l’euphorie au conflit
L’ouvrage analyse l’évolution de la mondialisation depuis la chute de l’URSS. Trois phases se dégagent :
- 1991-2001 : l’hégémonie américaine : les États-Unis imposent leur vision libérale.
- 2001-2008 : l’émergence de nouveaux acteurs : la Chine rejoint l’OMC et la Russie reprend son influence.
- Depuis 2008 : la contestation de l’ordre libéral : crises économiques et tensions géopolitiques redessinent les rapports de force.
Gomart décrit comment les différents acteurs adaptent leurs stratégies face à ces transformations, tout en soulignant l’échec des élites occidentales à anticiper ces changements.
Chine : le rêve de la première place mondiale
Le chapitre consacré à la Chine explore l’ambition stratégique de Xi Jinping, qui vise à faire de la Chine la première puissance mondiale d’ici 2049. Gomart analyse des initiatives comme la Belt and Road Initiative (BRI), qui combine investissements infrastructurels et diplomatie économique. Il met en évidence les paradoxes de la Chine : un modèle de croissance qui conjugue autoritarisme politique et libéralisme économique, mais aussi une surveillance numérique de masse préfigurant une société de contrôle global.
Europe : entre délitement et résistance
L’Europe est décrite comme le continent le plus vulnérable aux bouleversements actuels. Gomart identifie les fractures internes (Brexit, populismes) et les pressions externes (montée des puissances autoritaires). Il appelle à un sursaut stratégique pour que l’Union européenne ne devienne pas un acteur de second rang.
Le duel sino-américain : un enjeu central
L’ouvrage explore en détail la confrontation entre la Chine et les États-Unis, qui déterminera l’équilibre mondial. Gomart étudie les tensions commerciales, militaires et technologiques entre ces deux puissances, et leur impact sur les pays tiers.
Les crises globales : écologie, énergie et technologies
Dans une dernière partie, Gomart analyse les crises transversales qui redéfinissent les rapports de puissance. Le dérèglement climatique, la transition énergétique et la numérisation des économies sont présentés comme des facteurs d’accélération des tensions. Il montre comment ces enjeux exacerbent les inégalités et favorisent les conflits entre États.
Conclusion : anticiper le monde de demain
Thomas Gomart conclut son livre par un appel à une prise de conscience des transformations à l’œuvre. Face à un système international fragmenté, il plaide pour une approche réaliste et stratégique afin d’éviter les écueils de l’affolement et préparer un avenir plus coopératif.
3 points clés de « L’affrontement du monde » à connaître pour faire semblant de l’avoir lu alors qu’on ne l’a pas lu
- La montée en puissance de la Chine : Thomas Gomart explique comment la Chine, avec des initiatives comme la Belt and Road Initiative (BRI), vise à devenir la première puissance mondiale d’ici 2049. Cette stratégie combine investissements massifs, diplomatie économique et contrôle politique, tout en établissant un modèle de surveillance numérique unique.
- Le recul de l’Europe : L’Europe est décrite comme vulnérable, fragmentée par des tensions internes (Brexit, populismes) et externes (pressions de la Chine et de la Russie). Gomart met en garde contre le risque de marginalisation du continent si aucun sursaut stratégique n’est entrepris.
- Le duel sino-américain : Le livre analyse en profondeur la rivalité stratégique entre les États-Unis et la Chine, qui impacte tous les autres acteurs globaux. Cette confrontation est perçue comme le pivot des relations internationales actuelles, avec des implications majeures dans les domaines économique, militaire et technologique.
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