Les armées secrètes de l’OTAN – Daniele Ganser – résumé

Les armées secrètes de l’OTAN – Daniele Ganser – résumé

Dans « Les armées secrètes de l’OTAN », Daniele Ganser explore l’existence et les activités clandestines des réseaux Stay-Behind créés par l’OTAN au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Conçus pour contrer une hypothétique invasion soviétique en Europe de l’Ouest, ces réseaux, organisés par la CIA et le MI6, ont souvent dépassé leur mission initiale, plongeant dans des activités controversées qui ont façonné l’histoire politique européenne de la guerre froide.

Le livre commence par révéler comment, en 1990, Giulio Andreotti, alors premier ministre italien, a publiquement confirmé l’existence de « Gladio », la branche italienne de ces armées secrètes. Cette divulgation a été suivie d’enquêtes parlementaires et médiatiques qui ont découvert des réseaux similaires dans de nombreux pays d’Europe, notamment en France, en Belgique, en Allemagne, en Turquie et dans les états neutres comme la Suisse.

Ganser explique que ces armées clandestines étaient conçues pour opérer en secret derrière les lignes ennemies, organisant des sabotages et soutenant des mouvements de résistance. Cependant, en l’absence d’invasion soviétique, certaines de ces structures se sont impliquées dans des opérations antidémocratiques, souvent en collusion avec des groupuscules d’extrême droite. Ces actions incluaient des attentats sous fausse bannière destinés à déstabiliser les gouvernements et à discréditer les partis de gauche, en créant un climat de peur connu sous le nom de « stratégie de la tension ».

Ganser s’appuie sur des documents officiels, des témoignages de responsables politiques, et des rapports d’enquêtes parlementaires pour étayer son propos. Il explore des cas marquants comme l’attentat de la Piazza Fontana à Milan en 1969, qui fit 16 morts et 80 blessés, ou encore le massacre de la gare de Bologne en 1980, causant 85 morts et 200 blessés. Ces attaques, longtemps imputées à des groupes d’extrême gauche, ont été réévaluées comme étant liées aux réseaux Stay-Behind et à leurs alliés d’extrême droite. L’auteur met en lumière l’implication des services secrets dans la dissimulation des preuves et la protection des responsables.

L’ouvrage examine également les interactions complexes entre ces réseaux et les stratégies géopolitiques de l’OTAN. Il souligne que les armées Stay-Behind étaient coordonnées au niveau international par des comités secrets basés à Bruxelles, sous l’égide de l’OTAN. Ces comités incluaient des acteurs politiques de haut niveau, mais leur existence était inconnue des parlements nationaux et de la population.

Ganser critique également le silence et l’obstruction des états impliqués face aux enquêtes parlementaires. Il dénonce l’absence d’accès aux archives classifiées, qui freine la compréhension complète de ces réseaux et de leurs actions. En s’appuyant sur des exemples concrets dans divers pays, il démontre que ces opérations clandestines ont souvent été réalisées en dehors de tout cadre légal et démocratique, soulevant des questions fondamentales sur la souveraineté nationale et la responsabilité politique.

En conclusion, « Les armées secrètes de l’OTAN » met en évidence une facette sombre de la guerre froide, où les méthodes employées pour combattre le communisme ont souvent porté atteinte aux valeurs démocratiques qu’elles étaient censées défendre. L’ouvrage invite à une réflexion approfondie sur l’héritage de ces pratiques et sur leur impact durable sur les systèmes politiques européens.

3 points clés de « Les armées secrètes de l’OTAN » à connaître pour faire semblant de l’avoir lu alors qu’on ne l’a pas lu

  1. Réseaux Stay-Behind et Opération Gladio : Ces armées secrètes, organisées par la CIA et le MI6, étaient destinées à mener des actions de résistance en cas d’invasion soviétique. En Italie, l’Opération Gladio fut révélée en 1990, exposant l’existence de réseaux similaires à travers toute l’Europe.
  2. Stratégie de la tension : Les réseaux Stay-Behind ont été impliqués dans des attentats sous fausse bannière, comme l’attentat de la Piazza Fontana en 1969 et le massacre de la gare de Bologne en 1980, afin de discréditer les partis de gauche et de créer un climat de peur propice à des gouvernements conservateurs.
  3. Silence des gouvernements et de l’OTAN : Les enquêtes parlementaires et judiciaires sur ces armées secrètes ont révélé une obstruction systématique, avec des archives classifiées et des témoignages limités. L’OTAN et les états membres ont largement refusé de coopérer, préservant le secret autour de ces opérations.

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