Le Bal des voleurs – Jean Anouilh – Résumé
Dans une station thermale animée, trois voleurs, Peterbono, Hector et Gustave, opèrent en toute discrétion, cherchant à tirer profit des riches estivants. Leurs proies préférées sont Lady Hurf, une vieille aristocrate excentrique, et ses nièces, Éva et Juliette, deux jeunes femmes héritières au caractère bien trempé. Loin de se méfier, Lady Hurf se prête au jeu des apparences et semble s’amuser des situations absurdes qui se multiplient autour d’elle.
Hector, passé maître dans l’art de la séduction, tente d’approcher Éva sous divers déguisements, cherchant à lui dérober ses bijoux. Mais Éva, fine observatrice et joueuse, se divertit de ses tentatives maladroites, l’amenant à changer de personnage sans réussir à la convaincre. Pendant ce temps, Gustave, le plus jeune et le plus sincère de la bande, tombe véritablement amoureux de Juliette. Pris dans un dilemme moral, il se débat entre son engagement envers les voleurs et ses sentiments sincères pour la jeune fille.
La situation se complique avec l’arrivée des Dupont-Dufort, un père et son fils, banquiers opportunistes qui voient dans ces héritières une occasion de redresser leurs affaires. Leur présence ajoute une dimension grotesque à l’histoire, renforçant le climat de quiproquos et de mascarades. Face à ces prédateurs financiers, Lady Hurf, toujours dans son monde, manie l’ironie avec brio et décide d’inviter les trois voleurs à s’installer chez elle, pensant avoir retrouvé un ancien ami noble et ruiné, le « duc de Miraflor », alias Peterbono.
La tension monte avec l’organisation du grand bal des voleurs, une soirée costumée où chacun doit incarner un bandit. Cette mise en abyme révèle toute l’absurdité de la situation : les vrais voleurs sont mélangés aux faux, les dupes et les escrocs ne se distinguent plus. Gustave, ne supportant plus le mensonge, tente de s’extraire de cette comédie, mais il est pris dans un engrenage qui le dépasse. C’est Juliette qui, en découvrant la supercherie, décide de faire triompher l’amour sur l’escroquerie.
Le final est à la hauteur de l’ensemble : à force de mensonges et de rebondissements, tout le monde finit par se dévoiler, mais personne ne semble s’en offusquer. Lady Hurf, loin d’être dupe, semble avoir tout vu venir et s’amuse de ce bal des illusions. Quant aux voleurs, ils s’en sortent avec panache, prouvant que dans ce monde où tout le monde trompe tout le monde, ils ne sont peut-être pas les plus malhonnêtes.
« Le Bal des voleurs » dépeint avec humour et finesse un univers où l’identité est malléable, où l’apparence l’emporte sur la réalité, et où, en fin de compte, seuls ceux qui savent jouer le jeu avec talent tirent leur épingle du jeu. Jean Anouilh signe ici une comédie brillante, pleine de malice et de jeux de masques, où les voleurs ne sont pas toujours ceux que l’on croit.
3 points clés de « Le Bal des voleurs » à connaître pour faire semblant de l’avoir lu alors qu’on ne l’a pas lu
- Le stratagème de Peterbono : Le chef des voleurs, Peterbono, se fait passer pour le duc de Miraflor afin d’infiltrer la maison de Lady Hurf. Ce déguisement lui permet non seulement d’échapper à toute suspicion, mais aussi de profiter d’un hébergement luxueux, renversant ainsi les rôles entre les victimes et les escrocs.
- La quête d’Hector pour retrouver son apparence séduisante : Après avoir charmé Éva sous un certain déguisement, Hector passe une grande partie de la pièce à essayer de retrouver l’apparence qui lui avait valu son succès. Ce jeu absurde de transformations souligne l’importance de l’image et de la perception dans l’univers d’Anouilh.
- Le retournement final de Lady Hurf : Alors qu’on pourrait croire qu’elle est dupe, Lady Hurf s’amuse en réalité de la situation et semble avoir tout anticipé. Son attitude légère et sarcastique face à la mascarade montre que, dans ce monde de tromperies, elle est peut-être la plus maligne de tous.
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