Technopolitique d’Asma Mhalla -résumé

résumé de technopolitique , livre d'Asma Mhalla

Technopolitique d’Asma Mhalla -résumé

Le livre explore l’évolution du pouvoir à l’ère technologique, en se concentrant sur le rôle des grandes entreprises technologiques (BigTech) et leur influence sur la souveraineté des États. L’auteur introduit le concept de « technopolitique » pour décrire la nouvelle dynamique de pouvoir née de l’interaction entre technologie et politique, un domaine hybride et complexe qui englobe l’économie, le droit, la philosophie, les relations internationales et la technologie. La « Technologie Totale » est un concept central, illustrant l’ambition de contrôle et de pouvoir des technologies modernes, propulsé par des acteurs tels que les BigTech et le « BigState ».

L’auteur commence par mettre en lumière la montée en puissance des BigTech au cours des années 2010. Ces entreprises, comme Google, Meta, Microsoft, et d’autres, ont dépassé leur statut de simples acteurs économiques pour devenir de véritables systèmes structurants de la société moderne. Elles sont omniprésentes, façonnant non seulement nos interactions sociales mais aussi les rapports de puissance entre États. L’infrastructure technologique qu’elles ont mise en place, appelée « InfraSystème », devient un passage obligé pour toutes les activités humaines, redéfinissant les rapports entre individus, entreprises et gouvernements.

Les BigTech jouent un rôle majeur dans la transformation de la souveraineté des États en ce qu’elles deviennent partenaires, voire rivales, des gouvernements. Le « BigState » est présenté comme l’alter ego des BigTech : il s’agit d’États autoritaires qui tentent de maintenir leur souveraineté face à ces entreprises technologiques tout en tirant profit de leur expertise. Cela aboutit à une redéfinition de la souveraineté, qui n’est plus strictement étatique, mais se partage entre l’État et ces entreprises multinationales. Cette dynamique crée un cadre hybride où la gouvernance devient de plus en plus technologique.

Le livre explore aussi le concept de « symbiose », un terme employé pour décrire la fusion croissante entre les technologies et les structures politiques et sociales. La symbiose n’est pas seulement une fusion des technologies dans notre quotidien, mais une transformation radicale qui amène des entités autrefois distinctes, comme le civil et le militaire, le privé et le public, à se fondre et se redéfinir mutuellement. La technologie, notamment par l’intelligence artificielle, devient un outil de contrôle, souvent caché, qui s’insinue dans chaque aspect de nos vies, générant une surveillance massive et une perte d’autonomie des individus.

Le livre analyse également le rôle des technologies dans la transformation des rapports de pouvoir entre les États-Unis, la Chine, et d’autres puissances émergentes. La rivalité technologique entre ces grandes puissances redéfinit les alliances mondiales et crée un monde de plus en plus morcelé et compétitif. L’auteur décrit comment cette compétition technologique, notamment autour de l’intelligence artificielle et des semi-conducteurs, risque de mener à des tensions internationales croissantes.

En parallèle, l’auteur s’intéresse à l’impact des réseaux sociaux et des technologies numériques sur la démocratie. L’utilisation de la technologie pour manipuler l’opinion publique, créer des fausses informations et influencer les élections est au cœur de ce phénomène, menant à une militarisation de l’espace public. Les plateformes comme Twitter, Facebook, et d’autres ne sont plus des simples lieux de débat public, mais deviennent des outils de manipulation et des armes de guerre dans les mains des BigTech et des États.

La fin du livre se penche sur l’avenir de la démocratie à l’ère de la Technologie Totale. La question posée est de savoir si la démocratie pourra survivre à ces transformations ou si elle évoluera en quelque chose de totalement différent. L’auteur conclut sur la nécessité de réinventer la démocratie pour qu’elle puisse fonctionner avec, et non contre, la technologie. Il propose le concept de « démocratie symbiotique », qui reposerait sur une cogouvernance entre les citoyens, les États et les BigTech, permettant de naviguer à travers les défis posés par la Technologie Totale tout en protégeant les libertés individuelles.

Le livre est un appel à la prise de conscience collective face à l’emprise croissante de la technologie sur nos vies et à la nécessité de repenser la gouvernance et la souveraineté pour préserver nos démocraties.

3 points clés de « Technopolitique – Comment la technologie fait de nous des soldats » à connaître pour faire semblant de l’avoir lu alors qu’on ne l’a pas lu

  1. Le concept de « Technologie Totale »
    L’auteur développe le concept de « Technologie Totale » qui illustre l’ambition de contrôle des BigTech et des États via la technologie. Cette idée se base sur le fait que les grandes entreprises technologiques et les gouvernements collaborent ou s’affrontent pour contrôler à la fois le numérique, le militaire et le politique. Les technologies modernes, de l’intelligence artificielle aux réseaux sociaux, forment un « InfraSystème » indissociable et insécable, servant d’outil de pouvoir.
  2. Le rôle des BigTech dans la transformation de la souveraineté
    Les BigTech, telles que Google, Meta et Amazon, ne sont plus seulement des entreprises commerciales mais des acteurs structurants de la souveraineté. Le livre explique que la « souveraineté » n’est plus l’apanage exclusif des États, mais est désormais partagée entre les gouvernements et ces géants technologiques, ce qui crée une redéfinition de l’équilibre mondial. Ce phénomène est amplifié par l’essor de l’intelligence artificielle, qui renforce le pouvoir des BigTech dans la gestion des données.
  3. La militarisation de la démocratie
    L’auteur introduit l’idée de la « militarisation des démocraties » par l’entremise des technologies numériques et des réseaux sociaux. Les plateformes comme Twitter et Facebook ne sont plus de simples outils de communication mais deviennent des armes pour manipuler l’opinion publique, influencer des élections et créer des désordres politiques. Cette militarisation est subreptice : les citoyens, sans s’en rendre compte, deviennent des soldats involontaires dans un espace numérique de plus en plus conflictuel, où la distinction entre civil et militaire est de plus en plus floue.

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